Les placements en actions ne séduisent toujours pas les Français : seul 1 épargnant sur trois envisage de placer son argent en Bourse, selon le Baromètre AMF de l’épargne et de l’investissement. Pourtant, près de la moitié des Français estiment que la bourse peut-être une bonne alternative pour diversifier et dynamiser leur épargne.
Un Français sur trois déclare épargner régulièrement
L’AMF a récemment publié la dernière édition de son Baromètre annuel de l’épargne et de l’investissement. Cette étude, menée auprès de 1 200 personnes, cherche à mesurer et analyser les comportements des particuliers en termes de placements financiers.
Le baromètre montre que la moitié des Français mettent de l’argent de côté, et un tiers le font de manière régulière. Le montant moyen épargné est de 206€, un chiffre porté à 287 euros chez ceux qui épargnent de manière régulière. L’étude indique également que 48 % des actifs épargnent pour leur retraite, dont 16 % le font régulièrement.
Les Français semblent donc être de bons épargnants… Mais comment gèrent-ils leurs placements ?
La majorité des épargnants refuse tout risque sur leurs placements
Plus de la moitié des sondés affirme privilégier les placements financiers peu ou pas risqués, malgré leur faible rémunération. 1 Français sur 5 seulement opterait pour les placements boursiers (actions, obligations, fonds commun de placement…) et une minorité détiendrai un compte titre chez un courtier en ligne (DEGIRO, Bourse Direct, etc.). Ils préfèrent ainsi s’orienter vers les livrets d’épargne (Livret A, LDDS, LEP…), l’assurance-vie en euros, et l’épargne logement, plutôt que les placements boursiers. La principale raison de cette frilosité est qu’ils considèrent que les placements boursiers sont très risqués et réservés aux initiés.
Il est vrai qu’investir dans des actions lorsqu’on a peu de culture boursière n’est pas judicieux, le risque de perdre son capital étant élevé. Toutefois, il existe des placements financiers diversifiés et gérés par des professionnels (notamment les OPCVM) qui procurent généralement un rapport rendement/risque intéressant. Il est souvent recommandé d’investir une partie de ses économies dans ces actifs afin de doper le rendement de son épargne. Cette méconnaissance prive de nombreux épargnants de profiter de rendement plus intéressant : 30 % déclarent ne pas savoir si les actions offrent de meilleures performances que les autres placements dans une optique de long terme.
L’AMF cherche à casser les a priori des Français sur l’investissement en actions
Le régulateur du secteur financier promeut les actions pour l’investissement de long terme. En 2017, l’AMF a exposé quelques idées reçues couramment véhiculées sur les actions. Ainsi, selon le gendarme financier, le premier frein à l’investissement en actions concerne les conditions d’accès : une majorité d’épargnants pense que ces placements sont réservés à une population qui dispose d’importants moyens financiers et un niveau de connaissance élevé en la matière. Ce à quoi l’AMF réplique qu’il est possible d’épargner de manière régulière et avec de faibles montants sur des fonds diversifiés en actions. Autre exemple : de nombreux Français pensent que l’épargne en actions est souvent vue comme « bloquée et non liquide ». L’AMF précise alors que l’épargnant peut revendre ses actions à tout moment à la valeur du marché. L’investissement en actions ne peut donc pas être considéré comme un placement totalement liquide.
Dans le cadre d’une étude menée avec l’institut Kantar TNS auprès d’épargnants âgés de 30 à 45 ans, l’AMF a pu constater que les actions ne faisaient pas partie du paysage naturel de l’épargnant, et qu’ il conseille donc au grand public de privilégier les placements collectifs plutôt que l’investissement en direct. Pour autant, les épargnants doivent comprendre la stratégie d’investissement de leur placement et ne pas tomber dans une trop grande passivité. Enfin, l’Autorité des marchés financiers ajoute que sur le long terme (20 ans ou plus), la fréquence des pertes en actions a été historiquement faible. Les placements en actions ont offert une protection du pouvoir d’achat de l’épargne supérieure à celle des obligations à taux fixe et des placements monétaires.
L’Autorité des marchés financiers encourage donc les épargnants à miser sur les actions tout en respectant les règles de diversification des placements et dans le cadre d’une stratégie de long terme. Reste à savoir si cela suffira à convaincre les Français d’orienter davantage leur épargne vers les placements financiers plus risqués.