Les Français sont prévoyants : selon un sondage, près de deux tiers déclarent épargner régulièrement pour se constituer une épargne de précaution, préparer sa retraite ou bâtir un patrimoine immobilier. Où placent-ils leur épargne ? Principalement sur des livrets, mais leur faible rentabilité les incite à se tourner vers des produits alternatifs.
Les Français privilégient les Livrets bancaires
Selon une étude réalisée par Patrimonia en partenariat avec Sycomore Asset Management, 80% des sondés déclarent épargner principalement sur des Livrets d’épargne (Livret A, LDD, Livret Jeune…). Ce succès s’explique par le fait que ce type de placement est sans risque, liquide et rémunère l’argent placé (contrairement au compte courant qui ne rapporte rien).
Mais les Livrets ne sont pas les seuls produits d’épargne : 40% des sondés déclarent épargner sur un contrat d’assurance-vie, et 36% d’entre eux sur un PEL/CEL. Côté Bourse, 18% des sondés détiennent un PEA ou un compte titre. En revanche, seuls 12% ont un plan d’épargne retraite et 12% ont un plan d’épargne salarial.
Enfin, seuls 11% déclarent épargner en vue d’acquérir un bien immobilier.
Des stratégies d’épargne différentes selon la catégorie d’âge
Selon cette même étude, 63% des sondés ont admis que la raison principale qui les pousse à se constituer une épargne est de se protéger face à d’éventuels coups durs (chômage, dépenses imprévues, hospitalisation, etc.).
Les autres principales raisons sont : préparer sa retraite (27% des réponses), se constituer un patrimoine immobilier (21%), mettre un proche à l’abri du besoin (21%).
Sans surprise, les priorités d’épargne varient selon la tranche d’âge :
- Pour les Millenials (entre 18 et 34 ans) : l’épargne constituée doit servir principalement à financer des projets personnels comme un mariage ou une naissance ;
- Pour les personnes entre 35 et 40 ans, la priorité est donnée à l’étude des enfants ;
- Enfin pour les plus âges, l’épargne constituée doit servir essentiellement à la retraite.
Un nombre croissant d’épargnants ont recours aux produits financiers pour diversifier leurs placements
Les livrets d’épargne sont des produits certes populaires, mais ils offrent des taux d’intérêts de moins en moins attractifs. Le gouvernement a même annoncé vouloir abaisser le taux du Livret (alors qu’il est déjà aux taux historiquement bas de 0,75%). La faible rentabilité de ces produits d’épargne incite un nombre croissant d’épargnant à se tourner vers des supports plus dynamiques : assurances-vie investis en partie dans des unités de compte, compte titre pour investir en Bourse, PEA…
Mais ces produits financiers nécessitent une bonne culture financière, ce qui n’est pas forcément le cas chez la plupart des épargnants. De fait, le sondage mené par Patrimonia montre qu’en matière de placements financiers, les épargnants accordent beaucoup d’importance aux recommandations d’un conseiller (19 %) et aux communications officielles des entreprises elles-mêmes (13 %). Les jeunes paraissent quant à eux plus sensibles aux messages publicitaires alors que 78 % de la Génération silencieuse (73 ans et +) n’y accordent aucun crédit.
Finance utile : les Baby-Boomers plus sceptiques que les jeunes
L’étude Patrimonia révèle que les Français montrent un intérêt croissant pour la Finance Utile, c’est-à-dire celle qui a un impact positif sur la société et/ou l’environnement. Les secteurs qui symbolisent le mieux ces investissements sont l’artisanat français (20 %), l’énergie (19 %) et la santé (15 %).
Huit Français sur dix disent s’intéresser ou vouloir s’intéresser à des produits d’épargne « utile ». 13 % affirment même vouloir y investir, un taux qui grimpe à 17 % chez les Millennials. Parmi les 20 % de répondants qui disent ne pas s’intéresser à la Finance Utile, on trouve une forte proportion de Baby-Boomers (26 %). Toutes générations confondues, plus de la moitié des sondés avancent que le fait de savoir qu’ils investissent dans des produits d’épargne « utile » peut influencer leurs choix. Parmi les produits d’épargne jugés les plus attractifs, le livret de développement durable, l’assurance-vie verte et le plan d’épargne en action arrivent en tête.
Faut-il pour autant s’attendre à une vague d’investissements au profit de la finance utile ? L’expérience incite à la prudence car entre les déclarations faites à un sondeur et le passage à l’acte un pas reste à franchir. Néanmoins, une autre partie de l’étude montre que si les épargnants approuvent la dimension sociale et environnementale de la Finance Utile, ils n’oublient pas la performance financière de ces investissements. En effet, 34 % des personnes interrogées pensent qu’un investissement responsable se doit d’offrir un rendement annualisé situé entre 3 et 6 %. Aujourd’hui, les investisseurs institutionnels sont très engagés dans la Finance Utile alors que les CGP et le grand public ont encore du mal à cerner cette notion. Cette tendance évoluera probablement à l’avenir lorsque les épargnants auront pris conscience de l’enjeu social et économique qu’elle représente.