Après quatre années consécutives de hausse en France, le crédit à la consommation repart à la hausse, notamment grâce à une meilleure conjoncture économique et à une meilleure confiance des ménages dans l’avenir.
Alors qu’il avait déjà augmenté de plus de 4 % en 2017, le montant cumulé des nouveaux crédits à la consommation a de nouveau progressé au premier trimestre 2018 (+3,2 % par rapport au 1er trimestre 2017). Il s’établit désormais à plus de 10 milliards d’euros, selon les chiffres de l’Association française des sociétés financières (ASF).
Le crédit à la consommation continue de progresser au premier trimestre
Alors qu’il a été en baisse depuis 2008, l’octroi de nouveaux crédits à la consommation a progressé sur l’année 2017. L’ASF indique d’ailleurs qu’il a augmenté de +1,3 % entre mars 2017 et mars 2018. Sur l’ensemble du premier trimestre 2018, l’activité est en hausse de +3,2 % par rapport à la même période en 2017. « La phase de redressement du marché enclenchée depuis 2015 se poursuit », résume l’ASF dans un communiqué.
La hausse concerne surtout les crédits personnels, c’est-à-dire les prêts dont le particulier peut disposer librement et sans le justifier (contrairement aux crédits immobilier ou automobiles par exemple). Ceux-ci ont progressé de +1,5 % !
En revanche, les crédits renouvelables poursuivent leur déclin (-0,7 %) alors qu’ils avaient déjà chuté en 2017. Aujourd’hui, ils ne comptent plus que pour 25% du crédit à la consommation contre plus de 40 % à la fin des années 2000. Cette baisse s’explique principalement par la série de loi qui a considérablement durci son encadrement (loi Lagarde, loi Hamon). En effet, le législateur considère ce crédit relativement complexe (et donc dangereux) pour les particuliers.
Enfin, les locations à option d’achat (LOA) ont bondi de 15 % après avoir gagné 13 % l’année dernière. La plupart de ces contrats qui connaissent un grand succès auprès des particuliers concernent l’achat d’automobiles.
Un Français sur deux a déjà contracté un crédit à la consommation
Franfinance, une filiale de la Société Générale spécialisée dans le crédit à la consommation, s’est intéressée aux profils des souscripteurs. Il ressort que 53 % des Français ont déjà contracté un crédit à la consommation. 14 % d’entre eux ont souscrit leur prêt au cours des 12 derniers mois. Cette affirmation se vérifie particulièrement chez les hommes puisque 17 % ont emprunté sur l’année écoulée contre 11 % de femmes.
Quelle que soit la date d’emprunt, les hommes semblent plus enclins à souscrire un crédit. En effet, 56 % ont osé franchir le pas contre 50 % pour les femmes. Globalement, ces dernières se disent plus méfiantes à l’égard du crédit à la consommation pour différentes raisons dont la peur de s’engager sur une période de remboursement ou encore le manque de confiance dans les banques et organismes spécialisés.
44 % des Français interrogés disent en revanche n’avoir jamais eu besoin de souscrire un crédit à la consommation. Il s’agit essentiellement des cadres et professions libérales (59 %). 39 % ne souhaitent pas s’endetter, particulièrement les ouvriers (52 %) et les catégories socio-professionnelles les plus basses (38 %). La région Île-de-France comporte la plus forte proportion de Français n’ayant jamais contracté de crédit à la consommation, soit 59 % contre 48 % sur le reste du territoire.
Le crédit à la consommation aide à faire face aux dépenses imprévues
Un grand nombre de Français pensent à souscrire un crédit à la consommation pour couvrir des dépenses imprévues. Ceux qui envisagent d’emprunter souhaitent notamment financer un véhicule (49 %), s’équiper en électroménager (14 %) ou bien financer des vacances (7 %). Au total, 26 % des Français sont prêts à souscrire un crédit dans un avenir proche.
Malgré l’émergence des banques en ligne, une large majorité d’épargnants et plus particulièrement les seniors, indiquent qu’ils se sont renseignés auprès d’un conseiller spécialisé (conseiller bancaire ou courtier). Les plus jeunes demandent plus facilement à leurs proches (15 %). Les seniors, âgés de 65 et plus, se disent particulièrement satisfaits des conseils reçus concernant les modalités de leur crédit. Parmi les emprunteurs les moins satisfaits figurent les ouvriers (19 %) et les 35-49 ans. Plus de la moitié des épargnants mal informés ne comprennent pas le taux d’intérêt qui représente pourtant le critère numéro 1 pour de nombreux emprunteurs.
Ainsi, les chiffres révélés dans le cadre de cette enquête menée par Franfinance et l’institut CSA montrent que le crédit à la consommation est une pratique entrée dans les mœurs. Celui-ci a une réelle utilité auprès des Français même si le taux d’intérêt n’est pas toujours bien cerné. Tout porte à croire que le crédit à la consommation poursuivra sur cette tendance dans les mois qui suivent. Dans une enquête récente, Cofidis (un spécialiste du crédit, comme Cetelem ou Sofinco) souligne d’ailleurs que le remboursement se déroule sans problème pour 9 emprunteurs sur 10.
Le crédit renouvelable est passé en quelques années de 40% du crédit à la consommation à 25% aujourd’hui. Comme vous le dites c’est lié aux différentes règlementations successives qui ont davantage encadré les pratiques commerciales liées à ce type de crédit : loi Lagarde et loi Hamon notamment.
Ceci étant, 25% cela reste très conséquent et cela démontre 2 points :
– la distribution de ce type de crédits, notamment sur le lieu de vente (cartes magasin etc…) reste vigoureuse
– l’appétence des français pour le fait d’emprunter sans démarches administratives : en effet, l’étude des demandes de crédit est réalisée uniquement à la souscription d’un crédit renouvelable et par la suite l’emprunteur est libre de réaliser 1 ou plusieurs emprunts successifs, dans la limite du plafond du crédit renouvelable.
A l’avenir ce poids du crédit renouvelable pourrait encore baisser, mais cette fois du fait d’offres de prêt personnel « simplifiées », totalement en ligne et sur des petits montants. 3 exemples montrent cette tendance :
– Younited Credit qui n’hésite pas à distribuer des prêts personnel pour des montants à partir de 1.000€, dont la demande se fait totalement en ligne et avec un engagement de réponse sous 24h.
– Orange Bank qui propose des prêts à partir de 500€, avec une procédure de demande totalement en ligne, depuis sont application mobile, et des taux très intéressants dans le cadre du lancement de ces offres
– La Banque Postale qui propose de puis quelques mois à ses (très nombreux) clients un « prêt express » à partir de 1.500€ dont la demande se fait en 3 clics et pour laquelle on obtient une réponse définitive en 2 minutes. Il faut insister sur le côté définitif de la réponse à ce stade car en général les sites proposent une réponse de principe immédiate et une réponse définitive après plusieurs jours (1 jours pour les plus efficaces).