Le financement participatif (crowdfunding) immobilier en France se porte bien ! Après avoir récolté plus de 100 millions d’euros sur l’année 2017, il a déjà réuni près de 62 millions d’euros rien que sur le premier semestre 2018. Ce succès est dû aux taux de rendements alléchants (en moyenne 10%) et au taux de défaut qui a jusque là été très bas (aux alentours de 2%).
Le crowdfunding, une autre manière d’investir dans l’immobilier
Le crowdfunding immobilier ou financement participatif immobilier est une nouvelle forme d’investissement apparue au début des années 2010 aux Etats-Unis et plus récemment en France. Il consiste à rassembler plusieurs personnes qui investiront ensemble dans une opération immobilière. Effectivement, jusqu’alors l’investissement commercial était principalement réservé aux investisseurs institutionnels ou aux particuliers fortunés pouvant investir des montants élevés. Le crowdfunding immobilier permet de collecter des sommes comparables auprès de nombreux investisseurs et leur donne accès à ces opérations à partir de 1.000 euros seulement. Celles-ci sont gérées par des professionnels. Les participants investissent donc de façon « passive », comme c’est le cas pour les actions et obligations. Les fonds investis sont dédiés à la réalisation de l’opération qui peut être une promotion immobilière ou la réhabilitation d’un bien. A l’issue de celle-ci, l’investisseur récupère sa mise de départ et ses gains.
Hausse des projets financés par le crowdfunding
Le succès du financement participatif se confirme, notamment dans le secteur de l’immobilier. En effet, au premier semestre de l’année 2018 les plateformes ont collecté 62 millions d’euros, soit une hausse de 72 % par rapport à l’année 2017, comme le montre le Baromètre publié début juin par la plateforme Fundimmo. Ces fonds ont permis de financer 126 projets immobiliers, contre 85 l’année dernière. Les montants moyens collectés sont également en nette progression : 499.786 euros par projet en 2018, contre 423.529 euros au premier semestre 2017. La durée moyenne de placement a logiquement augmenté, passant de 16,9 mois à 19 mois.
Sur le plan géographique, l’Île-de-France est la région la plus active sur les plateformes de crowdfunding immobilier. Elle devance l’Auvergne-Rhône-Alpes, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Occitanie.
Des retards de remboursement notables
Le Baromètre montre surtout la forte hausse des remboursements qui sont de 19 millions d’euros contre 9 millions d’euros au premier semestre 2017. De plus, alors que seulement 31 projets avaient été remboursés sur cette même période en 2017, ils étaient 49 cette année. Il faut noter que la quasi-totalité des projets sont actuellement proposés sous forme d’obligations, les montages en actions ayant progressivement disparu.
Toutefois, tous les projets ne se déroulent pas sans problème. Fundimmo déplore des retards de remboursement de plus en plus fréquents. Certaines plateformes enregistrent un taux de retard moyen de 11,3 % depuis 2012. Ainsi, à la fin du premier semestre 2018, sur les 221 projets arrivés à échéance contractuelle depuis 2012, 196 ont été remboursés alors que 25 projets sont toujours en attente de remboursement. Pour ces 25 projets, cela ne signifie pas pour autant qu’une perte sera constatée. Selon le Baromètre, 18 sites de crowdfunding n’affichent aucun retard. Enfin, l’étude rappelle que les investisseurs ont toujours la possibilité de suivre les projets qui enregistrent un retard de remboursement, les données étant mises à jour chaque mois.
Comment expliquer la croissance du crowdfunding immobilier en France ?
De nombreuses raisons incitent les investisseurs à placer leur argent dans des projets de financement participatif immobilier. La première est la promesse de rendement élevée pouvant grimper jusqu’à 15 % par an et un risque de perte modéré. De plus, ce placement est accessible à partir de 1.000 euros permettant de diversifier facilement son portefeuille en investissant dans des projets de nature différente.
Le financement participatif dédié à l’immobilier est bien différent de l’investissement immobilier traditionnel ou des SCPI qui supposent un engagement de long terme. Avec le crowdfunding immobilier, l’investisseur place son épargne sur le court terme (1 à 3 ans en moyenne). Il bénéficie donc d’une flexibilité intéressante. Enfin, cette nouvelle forme d’investissement donne la possibilité de bénéficier d’avantages fiscaux. Certains placements sont par exemple éligibles au Plan d’Epargne en Actions (PEA) qui prévoit une exonération d’impôt sur les dividendes.
Ainsi, les investisseurs semblent rassurés par la réglementation applicable au financement participatif et séduits par ses avantages. Rappelons que depuis la loi du 1er octobre 2014, chaque plateforme doit être immatriculée au registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance, géré par l’ORIAS. Néanmoins, la problématique des plateformes reste la même : trouver des projets de qualité sans accroître le risque pour les investisseurs.