Les derniers chiffres de l’épargne en France permettent d’établir les tendances à l’issue du premier semestre 2018. Il ressort que l’assurance-vie est le placement préféré des Français devant le Livret A et les livrets bancaires malgré la baisse des rendements et les réformes.
S’il n’est pas toujours évident pour les particuliers d’identifier les produits d’épargne les plus intéressants financièrement face aux nombreuses offres et aux fluctuations des rendements, au premier semestre 2018, ceux-ci ont fait des choix catégoriques en matière de placement. Ils se sont principalement tournés vers les contrats d’assurance-vie, comme l’indiquent les chiffres de collecte de l’Association française de l’assurance (AFA), la Banque de France et la Caisse des Dépôts.
L’assurance-vie pèse près de 40 % du patrimoine financier des ménages
Sur les six premiers mois de l’année, l’assurance-vie s’est positionnée comme le produit phare, avec une collecte de 12,3 milliards d’euros alors qu’elle n’avait capté que 7 milliards d’euros nets en 2017. Cela s’explique d’une part, par le taux d’intérêt moyen observé l’année dernière qui a atteint +1,8 % et dépassé les prévisions du marché, d’autre part, par des mesures fiscales favorables aux épargnants.
Ainsi, si l’on se base sur les montants cumulés sur les différents produits d’épargne, l’assurance-vie reste incontestablement le placement favori des Français. Dans son dernier rapport, l’Observatoire de l’épargne réglementée ajoute qu’elle pèse en moyenne 40 % du patrimoine financier des ménages. La Fédération française de l’assurance précise quant à elle que la barre des 1.700 milliards d’euros d’encours de l’assurance-vie a été passée au cours du mois de juin.
Derrière l’assurance-vie, on trouve le Livret A qui pesait 282 milliards d’euros fin juillet, puis le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) dont l’encours a atteint plus de 106 milliards, selon la Caisse des Dépôts. Le Plan Epargne Logement (PEL) présente un solde à peine positif, de 493 millions d’euros, un chiffre principalement lié à l’imposition des intérêts des PEL souscrits à partir du 1er janvier 2018. Les règles fiscales au PEL ont donc joué en sa défaveur. Toutefois, contrairement à l’assurance-vie, ces produits sont plafonnés.
L’assurance-vie demeure attractive pour transmettre un capital
Que ce soit lors d’un retrait de ses gains ou lors de la succession, l’assurance-vie présente de nombreux avantages fiscaux. Il s’agit effectivement d’un outil incontournable pour faciliter la transmission de son patrimoine à ses descendants ou aux personnes de son choix. Pour en profiter, il est important de porter une attention particulière à la rédaction de la clause bénéficiaire du contrat.
En matière de succession, la fiscalité des contrats d’assurance-vie est particulièrement intéressante. Avant l’âge de 70 ans, le bénéficiaire a la possibilité de percevoir les sommes placées sur le contrat sans droits de succession jusqu’à 152.500 euros. Au-delà, une taxation forfaitaire de 20 % s’applique, puis de 31,25 % lorsque la somme excède 700.000 euros. Après 70 ans, le bénéficiaire peut être exonéré de droits de succession jusqu’à 30.500 euros. Au-delà de ce montant, une taxation s’applique selon le barème des droits de succession. Enfin, les intérêts et plus-values des versements effectués après 70 ans sont totalement exonérés.
Un placement alliant performance et sécurité
Malgré la baisse des rendements, les épargnants cherchent des contrats d’assurance-vie pour allier rendement et sécurité. Pour cela, ils peuvent s’orienter vers les fonds en euros sans risque qui affichent des performances bien supérieures à la moyenne. Par ailleurs, les assureurs proposent depuis peu, des formules intégrant une dose de risque dans les placements en euros tout en maintenant la garantie du capital investi : il s’agit des fonds alternatifs et des fonds Euro-croissance. Si les fonds en euros alternatifs offrent un beau potentiel de gains, les conditions de souscription peuvent être contraignantes. Concernant les fonds Euro-croissance, il faut préciser que la sécurité de l’épargne investie n’est acquise qu’à long terme. Ces deux innovations affichant des résultats encourageants peuvent ainsi constituer une alternative intéressante aux fonds en euros classiques.
Selon plusieurs observateurs, les rendements des fonds en euros de l’assurance-vie pourraient remonter dès 2018. En effet, même si cela peut paraître surprenant, le désamour des Français à l’égard du fonds en euros est un élément de soutien de son rendement. Autrement dit, moins les assureurs ont de capitaux à investir à des taux d’intérêt bas, meilleur sera le rendement de leur support en euros. En 2018, la collecte nette pourrait rester négative sur ces fonds ce qui constitue un élément de soutien important. Enfin, les réserves de rendement importantes constituées par les compagnies d’assurance et devant être utilisées dans les huit prochaines années illustrent leur capacité à soutenir le rendement des contrats d’assurance-vie dans le temps. La question du rendement en matière d’assurance-vie reste néanmoins ouverte car celui-ci est souvent déterminé par la compagnie d’assurance, selon l’orientation de sa politique commerciale.