Depuis son arrivée au pouvoir, le nouveau gouvernement entend réformer les produits d’épargne, parmi lesquels l’assurance vie. Après avoir modifié la fiscalité de ce placement très populaire, le ministre de l’économie Bruno Lemaire veut davantage l’orienter vers le financement des entreprises, en stimulant les fonds « euro-croissance ».
Les contrats euro-croissance, au cœur de la réforme sur l’assurance-vie
Comme nous l’avions expliqué dans notre article sur le fonctionnement de l’assurance-vie, un contrat Euro-croissance est un type d’assurance-vie qui garantit le capital seulement à échéance (8 ans au minimum). Cela permet à l’assureur de placer une partie du capital (généralement entre 10% et 20%) sur des actifs de type actions, afin de doper le rendement.
Pour les pouvoirs publics, le contrat euro-croissance est intéressant puisqu’il oriente une partie de l’épargne vers le financement des entreprises (actions, obligations, etc.). Malheureusement, ce contrat ne connait pas un grand succès auprès des épargnants : en 2017, son encours atteignait à peine la barre des 2 Mds€ (à titre de comparaison, la collecte globale de l’assurance-vie était de 131 Mds€ pour la seule année 2017). Pourquoi ? Parce que les taux sont encore bas, et obligent les assureurs à placer une grande partie des liquidités sur des fonds euros pour garantir le capital à terme… La part dédiée à la diversification n’est pas suffisante pour générer beaucoup de rendement supplémentaire.
Conscient de l’intérêt des contrats euro-croissance pour l’économie française, le ministre de l’économie Bruno Lemaire cherche à stimuler ces types d’épargne à travers la loi PACTE. Objectif : rendre cette solution d’épargne plus attractive pour les épargnants, et atteindre 20 Mds€ d’encours d’ici 2 ans.
Simplifier le dispositif et le rendre plus attractif
La loi PACTE (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises) prévoit de rendre l’assurance-vie euro-croissance plus attractive, notamment grâce à 2 propositions :
1/ Proposer une prime de fidélité : au-delà d’une certaine durée de détention, l’épargnant pourra percevoir un bonus sur le rendement du contrat euro-croissance. Ainsi, un épargnant désirant une garantie à 10 ans pourra prétendre à un meilleur rendement que s’il opte pour une garantie à 8 ans.
2/ Simplifier la lisibilité des performances, en demandant aux assureurs d’afficher un « rendement unifié », ce qui n’est pas le cas actuellement. En d’autres termes, l’assureur devra communiquer un rendement unique pour tous les épargnants engagés sur la même durée, indépendamment du montant qu’ils ont investi.
Ces propositions seront-elles suffisantes pour relancer durablement les fonds euro-croissance ? Cela n’est pas certain, d’autant que leur sur-rendement par rapport à un fonds euro n’est actuellement pas très élevé (entre +0,5% et +1%)…
Après avoir été présentée par Bruno Lemaire le 2 mai dernier au Conseil des ministres, la loi PACTE sera soumis à l’Assemblée Nationale vers mi-juin 2018.
En attendant la réforme, quel contrat choisir ?
En attendant la future réforme, les épargnants Français s’orientent encore majoritairement vers les assurances vie classiques. De plus, ils profitent depuis quelques années des contrats 100% en ligne, qui ont l’avantage d’appliquer des frais très bas. Et comme nous l’avions remarqué dans notre comparatif des meilleures assurances vie, ces contrats en ligne donnent l’accès à de nombreux supports en unités de compte et aux meilleurs fonds euros.
Il existe un nombre croissant d’assurance vie en ligne (Boursorama Vie, Grisbee Vie, Yomoni Vie, Bforbank Vie, WeSave Patrimoine etc.) et certains proposent même des offres de gestion sous mandat.