Après une nouvelle levée de fonds, la néobanque Monzo a annoncé être valorisée à 2,5 milliards de dollars ce qui en fait l’une des Fintech les plus importantes d’Europe.
N26 pas la seule banque mobile à séduire les investisseurs. Sa principale concurrente Monzo vient de réaliser une levée de fonds de 144 millions de dollars pour soutenir son développement aux Etats-Unis. Cette opération la valorise désormais à 2,5 milliards de dollars, contre 1,3 milliard de dollars huit mois auparavant.
Plus de 2 millions d’utilisateurs revendiqués
Lancée en 2015 par Tom Blomfield, Monzo est une banque en ligne 100 % mobile. La néobanque a obtenu sa licence bancaire au Royaume-Uni en 2017 lui permettant de proposer à ses utilisateurs une offre de compte courant associé à une carte bancaire. Les opérations bancaires peuvent être pilotées depuis l’application mobile mise à disposition par Monzo, une approche qui cible principalement les Millennials. En 2018, la startup a même lancé des comptes bancaires dédiés aux 16-18 ans afin de séduire les utilisateurs avant même qu’ils ne soient majeurs.
Monzo emploie aujourd’hui plus de 1 000 personnes à Las Vegas, Londres, Cardiff et Los Angeles et revendique près de 2 millions de clients, avec 200 000 nouveaux inscrits chaque mois. Si la néobanque est encore loin de l’équilibre financier, ses pertes (47,2 millions de livres en 2018) s’étant même creusées ces derniers mois en raison de coûts d’acquisition élevés, elle compte bien séduire un maximum d’utilisateurs en soutenant son expansion aux Etats-Unis.
Une valorisation à 2,5 milliards de dollars
Après la banque mobile allemande N26 qui a levé 130 millions de dollars en 2018 et 300 millions de dollars cette année, c’est au tour de Monzo de finaliser un tour de table de 144 millions de dollars. L’augmentation de capital a notamment été réalisée auprès du fonds d’investissement américain Y Combinator Continuity et d’autres sociétés comme le fonds de capital-risque Accel, la plateforme de paiement Stripe et l’opérateur télécoms français Orange.
Cette levée de fonds permet à Monzo d’atteindre une valorisation à plus de 2 milliards de livres, dépassant sa concurrente Revolut, valorisée à 1,7 milliards de livres. A titre de comparaison, N26 est valorisée à 2,7 milliards depuis sa dernière levée de fonds réalisée en janvier. Dans un communiqué, Monzo explique vouloir utiliser ces fonds pour s’étendre aux Etats-Unis.
Un déploiement aux Etats-Unis dans les prochains mois
Si Monzo n’est pas encore présente sur le marché français c’est parce qu’elle vise un marché bien plus lucratif : les Etats-Unis. Outre-Atlantique, la néobanque exercera d’abord en partenariat avec une banque locale avant d’obtenir les agréments nécessaires auprès des autorités américaines. Monzo n’est pas la seule à vouloir s’implanter sur ce marché. En effet, Revolut et N26 ont déjà fait part de leur intention d’y développer leur activité. Toutefois, ces startups qui bénéficient d’une notoriété en Europe devront redoubler d’efforts pour s’imposer face à des géants comme Apple qui va lancer cet été son Apple Card ou Chime qui a séduit trois millions d’utilisateurs en seulement 3 ans.
Pour étendre ses parts de marché, Monzo peut compter sur le soutien financier de plusieurs investisseurs dont Kevin Systrom, le co-fondateur d’Instagram ou encore Thrive Capital. Par ailleurs, néobanque a fait savoir qu’elle comptait faire sa place aux Etats-Unis en misant sur les régions faiblement ouvertes.
La Fintech britannique attire encore les investisseurs
La complexité de la situation politique britannique ne semble pas affecter le dynamisme du secteur Fintech comme en témoigne le dernier tour de table réalisé par Monzo. D’autres levées de fonds importantes ont été annoncées ces derniers mois par plusieurs startups britanniques. En effet, OakNorth, spécialisée dans les prêts aux PME, a décroché un financement de 440 millions de dollars à l’occasion d’un tour de table mené par le géant japonais SoftBank via son fonds d’investissement Vision Fund, et le conglomérat singapourien Clermont Group. Il s’agit de la plus grosse levée de fonds réalisée par une Fintech en Europe. De même, la Fintech britannique TransferWise a annoncé une levée de fonds de 292 millions de dollars menée par Lone Pine Capital, Lead Edge Capital et Vitruvian Partners, la valorisant à 3,5 milliards de dollars, contre 1,7 milliard lors de son dernier tour de table en 2017.
Ainsi, les startups britanniques continuent d’attirer les investisseurs. Cela devrait notamment profiter à Monzo qui ne souhaite pas s’arrêter en si bon chemin. Outre Revolut, la Fintech doit faire face à une concurrence accrue sur le marché britannique. La startup Atom Bank qui propose une offre bancaire mobile dédiée aux 18-34 ans est sa principale concurrente. La banque avait levé 206 millions de dollars en 2018. Reste à savoir si Monzo saura trouver sa place sur le marché américain où la concurrence est encore plus rude.