Comment bien préparer sa retraite
La retraite est un sujet qui préoccupe de plus en plus les Français : avec les réformes à venir, le vieillissement de la population et l’allongement du temps de travail qui s’en suit, nous sommes de plus en plus à nous inquiéter de ce qu’on aura à la retraite. Si vous faites partie de ces Français qui souhaitent prendre les devants et se constituer eux-mêmes une rente pour garder un bon niveau de vie plus tard, découvrez tous nos conseils pour préparer votre retraite.
Préparer sa retraite : les bases à avoir
Aujourd’hui, il est difficile d’avoir confiance dans le système de retraite français actuel : celui-ci repose sur un modèle de répartition, c’est-à-dire que ce sont les travailleurs actifs qui financent la retraite de leurs aînés. Mais les projections démographiques dévoilent les limites de la retraite par répartition. Il y a ainsi de forts risques que les pensions continuent à baisser au fil des années. Selon l'OCDE, la France comptait en 2050 plus de cinq personnes entre 20 et 64 ans pour un retraité, alors qu’en 2020, le ratio est de moins de deux actifs cotisants pour un retraité, ce qui a entraîné le grand chantier de la réforme des retraites et l’allongement du temps de travail.
Mais les prévisions pour les prochaines décennies sont encore plus critiques : en 2050, la France n'aura plus qu’entre 1,8 et 1,2 actif pour un retraité selon les différentes prévisions… Face à ce constat, beaucoup d’actifs sont inquiets pour le futur, et se demandent comment prendre les choses en main eux-mêmes. La solution : investir pour sa retraite. Pour cela, nous conseillons de placer son épargne dès maintenant.
Anticiper les revenus dont vous aurez besoin à la retraite
L’argent dont vous aurez besoin à la retraite dépend de nombreux facteurs : le lieu d’habitation (le budget courses n’est pas le même dans les grandes villes que dans les petites), les charges liées à votre foyer (gaz et électricité peuvent vite devenir un coût si l’isolation est mauvaise par exemple), votre moyen de déplacement (une ou deux voitures sont un budget), vos occupations (certains loisirs sont très chers), le nombre de voyages que vous voulez faire par an (il faut bien profiter de sa retraite !), les éventuels crédits qu’ils vous resteront, la santé (le coût de la mutuelle augmente considérablement avec l’âge, et devient indispensable à la retraite où les ennuis de santé sont plus fréquents) sans oublier le budget cadeaux aux enfants et petits-enfants.
Calculer la pension retraite à laquelle vous aurez droit
Pour bien investir pour sa retraite, il faut avoir des objectifs : calculer combien vous aurez besoin par mois est une étape indispensable. Sachez que vous pouvez simuler la pension qui vous sera reversée par l’état dès 50 ans, sur le portail info-retraite de l’État. Une fois que cette estimation est faite, le dernier calcul est simple : l'écart entre ce à quoi vous aurez droit, et ce dont vous aurez besoin. En général, la différence n’est pas positive… En 2019, selon un rapport 2021 de la DREES, la pension moyenne des nouveaux retraités s'élevait à 1 401€ bruts par mois tous régimes confondus, soit 1 297€ nets. Mais attention, il y a une très grande différence entre les hommes et les femmes, puisque la pension moyenne des femmes est de 1 145€ bruts par mois… Alors que les retraités dépensent en moyenne 1 524€ par mois en France.
Pour combler le manque et pouvoir profiter pleinement de sa retraite, il est temps de se pencher sur toutes les possibilités que vous avez pour investir et arriver avec un beau pécule à la fin de votre carrière professionnelle.
L’idéal : investir tôt pour sa retraite
Mieux vaut être prévoyant : même si la retraite semble encore loin, il n’est jamais trop tôt pour penser à la fin de sa vie active ! Mécaniquement, plus vous investissez tôt, moins l’effort d’épargne à effectuer chaque année sera important et plus les intérêts feront eux-mêmes des intérêts. C’est ce que nous appelons l’effet boule de neige. Si vous avez beaucoup de temps devant vous avant la retraite, comme c’est généralement le cas, vous pouvez investir sur des supports plus risqués, mais plus rentables, comme les actions, et bénéficier ainsi au maximum du pouvoir des intérêts composés. En effet, il est prouvé qu’investir sur des ETF larges et diversifiés, avec un horizon de plus de huit ans, réduit le risque de perte quasiment à zéro.
Nous savons maintenant qu’il faut investir le plus tôt possible ; l’autre question est de savoir comment. Comme nous allons le voir dans la suite de l’article, les moyens sont nombreux pour préparer sa retraite : se tourner vers des enveloppes fiscales avantageuses comme l’assurance-vie, le PEA (Plan Épargne en Actions), le PER (Plan Épargne Retraite), ou encore investir dans l’immobilier le plus tôt possible pour profiter de l’effet de levier du crédit et être libéré des dettes une fois arrivé à la retraite.
Investir pour sa retraite : les enveloppes fiscales idéales
Lorsque l’on a du temps devant soi pour investir (plus de huit ans), il est bon de se pencher sur toutes les solutions que l’État a mises en place pour investir en payant le moins d’impôt sur les plus-values possible. Nous avons en tête trois enveloppes : l’assurance-vie, le PEA et le PER. Nous conseillons d’ouvrir les trois dans des banques en ligne avec peu de frais, pour optimiser au maximum.
L’assurance-vie : un produit multiple idéal pour préparer sa retraite
L’assurance-vie est, selon nous, le produit par excellence pour préparer sa retraite. Comme vous pouvez le voir dans notre guide des assurances-vie, il s’agit d’une enveloppe « couteau suisse », qui vous permet d’investir sur de nombreux supports :
- Les Fonds en euros, un placement qui garantit le capital, c’est-à-dire que vous ne pouvez rien perdre – mais en contrepartie, les taux de rendement sont faibles, de l’ordre de 1 à 2% (les meilleurs sont allés jusqu’à 2,8% en 2020 grâce à des bonus, découvrez lesquels dans notre comparatif des meilleurs fonds euros)
- Les unités de compte (UC), qui sont des actifs financiers divers : il peut s’agir d’OPCVM (des fonds investis en actions ou obligations) d’ETF (des fonds indiciels), de titres-vifs, de SCPI (pierre-papier), etc. Il existe une multitude d’UC, certaines assurances-vie en proposent plus de 700. Mais par nature, les UC ne sont pas garanties, donc plus risquée qu'un fonds euro, mais elles permettent d'augmenter l'espérance de rendement.
L’avantage de l’assurance-vie, est qu’il est possible de n’investir que sur des UC les premières années, lorsque l’horizon de placement est encore de plus de sept ou huit ans. Ensuite, si vous voulez sécuriser vos avoirs lorsque l’heure de la retraite approche, il est possible de faire petit à petit des arbitrages vers des Fonds en euros, pour diminuer le risque. Il existe aussi différentes options automatiques, comme la sécurisation des plus-values, pour vous aider à gérer votre capital.
Et si vous ne vous sentez pas de gérer vos avoirs seuls, il existe des assurances-vie en gestion pilotée très performantes en ligne, avec un coût pas trop élevé : ce sont les robo-advisors. Nous apprécions particulièrement ces produits, vous pouvez les découvrir dans notre comparatif des meilleurs robo-advisors.
La fiscalité et les modes de sortie de l’assurance-vie
En plus de tous les placements auxquels elle donne accès, l’assurance-vie offre une fiscalité avantageuse au bout de huit ans : les plus-values ne sont plus soumises à l’impôt sur le revenu dans la limite de 4 600€ par an et par personne. Elle offre également la possibilité de sortir en rente : plutôt que de retirer le capital d’un coup (et payer beaucoup d’impôts et de taxes au passage) les assurances-vie proposent une sortie en rente, calculée en fonction de votre capital total et de votre âge. Cela peut être un bon moyen de compléter votre revenu une fois arrivé à la fin de votre vie active !
Et si vous ne savez pas quoi choisir entre les deux, certaines assurances-vie proposent de récupérer une partie de son capital, et d’utiliser le reste pour une sortie en rente. Avant de choisir votre assurance-vie idéale, vérifiez donc si elle propose bien tous ces modes de sortie !
Le conseil de l'équipe Jepargneenligne Au bout du huitième anniversaire de votre contrat, nous vous conseillons de ne pas oublier de « purger » les intérêts de vos assurances-vie tous les ans jusqu’à 4 600€ par an (porté à 9 200€ pour un couple). C’est en effet la part d'intérêts que vous pouvez retirer au cours de l'année en profitant de l’abattement de l’impôt sur le revenu, ce qui fait passer la flat tax de 30% à 17,2% – une différence non négligeable. Par exemple, pour 4 600€ de plus-values retirées, vous paierez 791,2€ de prélèvements sociaux avec l’abattement, contre 1 380€ de flat tax sans abattement. Vous pouvez ensuite remettre la somme dans votre assurance-vie où elle ne sera plus vue comme un produit de vos intérêts, mais un versement classique. Plus tard, lorsque vous voudrez retirer une grosse somme, vous ne paierez pas d’impôt ou de prélèvement sociaux dessus ! |
Assurer la transmission de son patrimoine avec l’assurance-vie
En plus du côté « fiscalité », l’assurance-vie a un autre avantage : celui de la transmission facilitée. Rappelons que ce produit est le plus attractif pour transmettre son patrimoine à ses proches en cas de décès sans qu’ils aient à payer le moindre centime en impôt jusqu’à 152 500€ de transmis ! Il faut néanmoins savoir que cet abattement fiscal de 152 500€ concerne tous les contrats assurantiels ouverts par la personne au profit d’un même bénéficiaire (PER assurance inclut), inutile donc de tenter de le contourner avec plusieurs contrats. Pour les versements effectués au-delà de 70 ans, l’avantage est bien réduit : il passe à 30 500€, et ce, pour tous les bénéficiaires.
Le PEA pour investir en bourse
Le PEA (pour Plan Épargne en Actions) est une enveloppe fiscale spécialement conçue pour investir dans les marchés financiers. En effet, comme nous l’expliquons sur notre guide sur la bourse, nous conseillons d’investir directement en bourse via des trackers (des ETF, c’est-à-dire des paniers d’actions contenant par exemple tout le Cac40 ou le Nasdaq) dès lors que l’horizon de placement est long. En effet, sur le long terme, la bourse est le placement le plus rentable !
Si votre retraite arrive dans plus de cinq ans (car le PEA est bloqué les cinq premières années), il n’est pas trop tard pour investir via un PEA. Grâce à cette enveloppe, vous pouvez acquérir chaque mois des parts des meilleurs trackers pour capter la performance globale du marché, comme un tracker MSCI World, et vos gains (plus-values) ne sont pas taxés tant que vous ne retirez pas d’argent du PEA !
Au bout de cinq ans de détention, la fiscalité devient très avantageuse : il n’y a plus d’impôt sur le revenu, seuls les prélèvements sociaux de 17,2% sont dus – tout comme l’assurance-vie au bout de huit ans… Mais cette fois, il n’y a pas de plafond pour bénéficier de l’abattement !
Le seul désavantage du PEA est son plafond de versement de 150 000€, ainsi que le nombre d’actions et ETF éligibles : ils doivent être européens. Mais il existe des ETF qui ont contourné cela et il est toujours possible d’avoir un tracker Monde, Nasdaq ou S&P500 dans son portefeuille. Nous avons sélectionné dans un article les meilleurs ETF pour un PEA.
Le PER, utile pour défiscaliser
Le Plan Épargne Retraite (PER) est un produit conçu spécifiquement pour épargner en vue de la fin de sa vie professionnelle. Néanmoins, ce n’est pas parce qu’il s’appelle PER qu’il est forcément le meilleur produit pour préparer sa retraite. Il est important de bien comprendre la fiscalité du PER et de s'assurer qu'il est bien adapté à sa situation.
Selon nous, les PER sont utiles principalement pour les personnes qui payent beaucoup d’impôts durant leur vie active. En effet, les versements sur le PER peuvent être déduits de ses revenus imposables, jusqu’à 10% du total. Cela peut donc être bien pratique si vous êtres dans les tranches du TMI supérieur à 30%. À noter que les impôts devront être payés à la sortie du PER, mais généralement, arrivé à la retraite, la rente est facilement divisée par deux… donc il est fort possible que votre TMI aura diminué.
Et entre temps, l’argent placé et défiscalisé aura pu fructifier, puisque l’enveloppe du PER est semblable à celle de l’assurance-vie (elle donne ainsi accès aux fonds en euros, aux unités de compte…) et peut permettre également une sortie en rente. Mais tous les PER ne se valent pas : pour bien faire fructifier son argent et investir pour sa retraite le mieux possible, il faut choisir un PER sans trop de frais, que vous pouvez trouver sur notre comparatif des meilleurs PER. En effet, certains appliquent tellement de frais qu'il devient difficile de faire fructifier son capital !
PER assurantiel ou PER bancaire (compte-titres) ? Enfin, il existe deux types de PER : les PER bancaires, et les PER assurantiels. Si les différences sont minimes, elles sont à prendre en compte (les PER bancaires offrent généralement un plus large choix d'unité de compte et des frais plus bas, comme celui de Yomoni, quand un PER assurance offre un fonds en euro, comme le PER de Boursorama Banque). Les différences ce font surtout au niveau de la succession : le PER assurance fonctionne en effet comme une assurance-vie concernant la fiscalité en cas de décès. |
L’investissement immobilier pour se préparer une rente
Investir dans sa résidence principale avant la retraite
S’il y a une chose qu’il faut éviter par-dessus tout, c’est bien arriver à la retraite avec un crédit pour sa résidence principale sur le dos ! Le logement est en effet l’un des plus gros postes de dépenses : c’est pourquoi vous recommandons d’acheter au moins 15 ans avant la fin de votre carrière, pour ne plus avoir de crédit et être serein à a retraite. C’est pourquoi anticiper d’acheter avant 45 ans peut être une bonne chose.
L’investissement locatif peut également être un bon moyen de se constituer une rente. Mais cela peut être compliqué à gérer au quotidien (trouver des locataires, assurer les visites, s’occuper de la fiscalité, entretenir les biens, etc.) surtout lorsque l’on arrive à un âge avancé. C’est pourquoi nous préférons conseiller la pierre-papier.
Les SCPI (pierre-papier) pour profiter du levier du crédit
La « pierre-papier » désigne l’investissement dans la pierre, mais via des parts de sociétés. Les plus connues sont les SCPI (parcs immobiliers). Elles permettent de diversifier son allocation patrimoniale, mais aussi de se construire un patrimoine à crédit – en effet, il n’est pas possible d’utiliser le levier du crédit pour les actions, contrairement à l’immobilier, et c’est un vrai avantage puisque cela permet d’investir avec de l’argent que l’on n’a pas !
Ainsi, la pierre-papier permet d’investir dans la pierre et recevoir des loyers, même lorsque l’on est très occupé. Il peut y avoir des frais d’entrée élevés, alors nous vous conseillons de bien comparer avant de souscrire.
À noter qu’il existe également des SIIC, qui permettent d’être propriétaire de sociétés foncières et percevoir des dividendes. Mais attention, les sociétés qui versent le plus de dividendes ne sont pas forcément celles qui sont en bonne santé financière… Et il n’est pas possible de bénéficier du levier du crédit puisqu’elles sont disponibles sur les marchés actions !
Investir dans le crowdfunding immobilier en arrivant à la retraite ? Le crowdfunding immobilier permet de financer collectivement des projets de promoteurs immobilier et de percevoir des intérêts de 8 à 10 % par an. C’est un placement que nous aimons beaucoup et nous avons publié un article sur notre propre expérience avec le crowdfunding immobilier. Néanmoins, une fois à la retraite, il est conseillé de sécuriser ses avoirs et vous pouvez avoir besoin de débloquer rapidement des fonds. Or, le crowdfunding entraîne un bocage des sommes d’environ deux ans, et il peut y avoir des risques (bien que ce soit très rare). Il faut donc bien réfléchir à ces points-là avant d’investir, surtout à l’aube de la retraite. |
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